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Le tribunal du design

Le tribunal est le lieu de l’argumentation, du débat, de la démonstration. Dans le langage courant, le tribunal correspond à un jugement collectif sur quelqu’un ou quelque chose. Dans le champ du design, de l’art et de la création, le jugement des œuvres et productions de chacun est permanent, inévitable, contextuel, illégitime et subjectif. Créer, c’est s’exposer au jugement, de son commanditaire, de ses usagers réguliers et occasionnels, des autres designers, de la société.

L’École Supérieure de Design de Troyes forme des designers, des concepteurs de projet. En tant que concepteur, on doit savoir questionner et argumenter ses choix, prendre parti selon les critères qui nous importent : usage, esthétique, impact écologique, social ou économique, durabilité, etc. Aussi, l’équipe pédagogique proposait la semaine dernière aux étudiants de 2e et 3e année, de participer au tribunal du design.

Des procès en bonne et due forme

Le Centre Pompidou, la Fiat Multipla, la bibliothèque Carlton d’Ettore Sottsass, les bornes de commande McDonald’s ou encore les pictogrammes des JO de Paris 2024, voici les 5 projets de design iconiques qui ont été proposés aux étudiants.

Ce sont donc 5 groupes de travail qui se sont composés en équipe, l’accusation d’une part, la défense d’autre part. Une session de travail de 3 heures, encadrée par Mickaël Mercier, Substitut du procureur, Maître Charlotte Pienonzek, Maître Claire Vangheelsdaele, avocats au barreau de l’Aube, et Sophie Morvan, coordinatrice du Conseil Départemental de l’Accès au Droit a été organisée pour préparer les procès. Ce temps d’échanges précieux avec les représentants de la justice a permis d’apporter un éclairage nouveau pour la recherche d’arguments pour l’attaque ou pour la défense du projet en procès, mais aussi de connaître les bonnes pratiques pour rédiger une plaidoirie structurée et convaincante.

Dès le lendemain, c’est dans la salle d’assise du Tribunal judiciaire de Troyes où Robert Badinter plaida contre la peine de mort, que les étudiants ont eu l’opportunité de plaider pour rendre l’exercice plus solennel encore.

Parés de leurs plaidoiries, procureurs et avocats ont justifié leurs positions pour tenter de convaincre le jury. Bonne ou mauvaise foi, preuves, témoignages et expertises à l’appui, les étudiants ont découvert toutes les ressources à disposition pour appuyer une argumentation.

Un réel exercice pédagogique

Ce tribunal du design n’avait pas vocation à juger objectivement et définitivement les œuvres faisant l’objet du procès, mais bien :

  • d’entraîner les étudiants à porter un regard critique sur un objet de conception,
  • à construire un argumentaire cohérent et convainquant sur un objet de création,
  • afin de convaincre un jury populaire.

Ce qui était jugé était bien l’œuvre et non l’artiste ou le designer.

“L’enjeu a été de leur montrer que lorsque l’on ne maîtrise pas le fond, le sujet, la thématique, comment on développe un argumentaire pour convaincre ? Et c’est cela le cœur de notre métier. Car l’argumentaire est un moyen de pouvoir discuter avec les autres, de ne pas être dans l’affrontement mais dans le débat, la discussion ; et pour être productive, elle doit être argumentée.” comme l’explique Mickaël Mercier, substitut du procureur de la République.

Un exercice enrichissant pour nos étudiants, et la découverte d’autres manières de penser de profils plus créatifs pour les experts qui ont donné de leur temps pour livrer des méthodologies de travail auxquelles les étudiants ne sont pas accoutumés.

“Nous sommes bluffés par la qualité du travail fourni. En quelques heures nous avons tenté de leur donner l’une des clés de notre métier : réfléchir à la critique en pensant à ce que la partie adverse pourrait dire. Je crois que c’est fondamental de se placer de l’autre côté, pour comprendre les choses dans leur intégralité. Cela permet d’ouvrir l’esprit, parfois même de changer de vision ! “ Maître Charlotte Pienonzek, avocat au barreau de l’Aube

Une première édition qui a tenu toutes ses promesses

Parfois acteur passionné, dans l’exagération ou dans l’émotion, les étudiants ont fait corps avec leurs personnages, en se prêtant au jeu sans retenu pour offrir à l’audience un spectacle digne du théâtre d’improvisation. Un avis partagé par Zoé Bonnardot, enseignante-chercheure à l’école, à l’origine du projet “Malgré la pression de plaider dans les conditions réelles d’un tribunal, ils ont super bien joué le jeu. Ils ont réussi à trouver des arguments qui soient sur le plan de la loi, de l’écologie, de l’esthétique, du social…à trouver des angles d’attaque variés. On espère qu’ils vont garder cette habitude de sans cesse critiquer. Partout autour de nous les objets, les services ont été créés, pensés, conçus par quelqu’un et il est important de tout questionner, en étant pour ou contre, mais quoi qu’il en soit, l’ouverture du débat est nécessaire.

Ce tribunal du design a été pensé comme un prétexte pour travailler leurs présentations, étoffer leur méthodologie de construction des argumentaires pour expliquer leurs projets, et cela, Mattéo, étudiant de 3e année l’a bien saisi : “aujourd’hui je me sens prêt à aborder mes présentations de projets différemment, avec de nouveaux outils qui me permettront je l’espère de convaincre le jury de mon projet de fin de 1er cycle en juin prochain !

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